Zhu Daoping Né en 1949 à Huangyan, Province de Zhejiang. L’amour, la tradition artistique familiale prirent place dans sa vie, c’est néanmoins de la nature que celle-ci surgit. S’il étudia les arts traditionnels chinois, on sent bien que c’est en se laissant absorber par le croquis en nature que ce génie a fini par faire corps avec lui. Sa peinture est faite d’apaisement et accueille la joie. On y sent l’aube et le refuge.
Il est ver de terre ou bien oiseau, suivant le cas il se faufile entre les herbes comme une musaraigne, l’air , le monde est taillis et grand calme de l’avenir au sortir du terrier. Mais le monde est aussi un parchemin usé où il n’y a plus de place pour écrire, à peine un entrefilet pour poser les patte, frétiller de la jeune vie. Tout concorde, le fruit est mal accroché, l’arbre la voulu ainsi pour que la chaine soit entamée.
Il y a toujours une maison mais on ne la voit pas. Seul les éléments où elle se situe ont d’importance, c’est de là qu’elle puise, la porte s’ouvre ou le toit siffle des milliers d’oiseaux de par le monde ou bien les fibres du parchemin. Les feuilles sont tombées de l’arbre, cela doit être l’automne, le blanc des murs est de la même couleur que celui du ciel, le pâturage est apaisant, il n’y a pas d’ombres noires à la montagne.
La hutte est de même nature que le monde. Juste un plan. Il a suffit de ramasser des herbes et des brindilles, faire un nids de pierre pour trouver refuge. L’âme aussi du pauvre homme coule de la même eau sans que l’on y voit une allusion à l’origine, à l’essence ni à un quelconque destin. l’homme d’ailleurs n’est pas là et se reconnait à la hutte qui n’est pas l’œuvre d’un oiseau, c’est la seule différence qu’il y a et la seule chose que l’on puisse dire, malgré ce qu’il peut bien dire et de façon métaphorique l’homme ‘est pas oiseau, il ne partage pas ce destin avec lui et son lit n’est pas un nids. La nature autour est âpre et puissante. Pourquoi l’homme qui dispose de palais a t’il choisi de se fondre dans ce lieu, désert ou mangrove, ouverture au ciel ou se noyer dans la mer, minéral ou sable de la disparition et de l’érosion, il se rêve entouré de fruits, a résolu de passer le restant de sa vie à écrire et repasser le même papier jusqu’à ce que sa vie soit épuisée. N’importe peu on ne le voit pas et est parvenu à se fondre, est devenu aussi mince que le tranchant de la feuille de riz que le poil de son pinceau et pourtant il rit. Comme dans un haiku au loin passent les oies.
trop beau…!
Merci Rechab oui c’est magnifique , ces peintres chinois actuels sont vraiment trop fort
ça, ok., bien sûr .. mais je parlais surtout du texte … 🙂 – compliments !
Merci Rechab cela me va droit au coeur , et merci d’avoir rebbloggué , j’apprécie , j’aime bien écrire sur ce blog