Yumeji Takehisa, la beauté l’amour et la douleur

Takehisa Yumeji 竹久夢二 (1884-1934), est un des peintres les plus remarquables du mouvement romantique de l’ère  Taisho (1912-1926) qui tentait de faire la synthèse du romantisme européen et de la spécificité artistique japonaise.
A la fois peintre, illustrateur, graveur, relieur il fut aussi un poète et excella dans les dessins de femmes Yumeji Bijin-ga, emblématique de cette époque.  
Sources:  British Museum website http://www.britishmuseum.org/research/search_the_collection_database/term_details.aspx?bioId=143481;
Le jeune Yumeji Takehisa
Le jeune Yumeji Takehisa

 

 Né le 16 septembre 1884 dans la préfecture d’Okayama, Yumeji n’a pas suivi une formation artistique spécifique. Adolescent il travaillait dans la boutique d’un fabricant de pinceau et c’est là qu’il s’est initié au sens et à l’art de la ligne qui devait devenir la base de son art. Ouvrier ou apprenti, il devait être artiste proche du peuple. En 1901, à l’age de 17 ans, son père l’envoya étudier le commerce à Tokyo mais il semble s’être plus intéressé au dessin qu’à ses études et se mit à proposer ses illustrations aux revues pour subvenir à ses besoins ce qu’il parvint entièrement à faire dès 1905 où il cessa de fréquenter l’école Waseda.

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Paper-Lantern-webêtre de son époque ?   : son entourage puise aux milieux socialistes mais aussi chrétien. il nous fait penser à un Rimbaud romantique, l’est il, ne l’est il pas, il ne l’est pas. époque changeante et révélatrice, immuable cependant. Est ce cette fréquentation qui lui rendit sensible la compagnie des ouvriers et des gens du peuple,  il se mit à faire de nombreux dessins politiques,  illustrant ses sympathies et que le journal de gauche Shukan chokugen (Weekly Plain Speaking) publia dans le journal socialiste Heimin Shinbun jusqu’à sa dissolution en 1907 .


 
 
En1909, il publie son premier livre de dessins et de poèmes.      (Yumeji gashu – Haru no maki). De ses dessin il dira :  “j’essaye d’écrire un poème avec des image au lieu de mots.”   Ce sont des images remplies d’émotion, débordant de nostalgie du “monde flottant” des estampes de l’ukiyo-eEn 1910 sa première exposition.  L’affiche montre ce type d’image qui sera l’icône du romantique de sa génération : beautés tristes, grands yeux, silhouettes minces et élancées ; le type même des femmes qu’il aimait, comme l’était sa femme Tamaki et les maitresses qu’il eut par la suite. Largement inspiré par la mode allemande du ‘Jugendstil’ qui lui même s’inspirait de l’ukiyo-e. Mais aussi par le peintre romantique japonais Fujishima Takeji (1867-1943). Mélancolie, cette vision poétique et tragique, idéal d’indépendance et désir d’une vie de Bohème. Ces aspirations  furent celles d’une génération et sensibles même sur quelqu’un comme Onchi Koshiro (1891-1955)  qui participa à son livre de poésie  Dontaku (vacances).

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ephemera : Il; cesse ses activités politiques en 1907 et se tourne vers l’expression poétique des sentiments. Mais ce passage par le sentiment fait d’appartenance au peuple est durable.  C’est alors qu’il rencontre et se marie avec Kishi Tamaki,  jeune femme tenait un magasin de cartes postales et il réalisa de nombreux dessins pour les éphémères, cartes postales estampes et affiches. Relation turbulente   qui ne tarda pas à finir par un divorce. Mais les deux continuèrent à être proche et à travailler ensemble.

Entre 1914 et 1916 Tamaki et Yumeji s’occupèrent de leur boutique Minato-ya à Tokyo. On y trouvait des bois gravés moku hanga  et d’autres éphémères sur papier qu’il réalisait. En 1914, il rencontra Kasai Hikono, qui devint sa maitresse, mais mourut tragiquement six ans plus tard. Il continua par la suite à travailler à l’illustration de couverture de partitions, menus, affiches, dessins dans les magazines.

 

quelques liens :

Sur Yumeji Takehisa
Yumeji
Musée Yumeji
painting a picture of-yumeji takehisa, article du Japan Times
Vu par un spécialiste l’art nouveau allemand
Sur Pinterest

Sources bibliographiques du British Museum
Sur les traces de Yumeji Takehisa