La hutte de Rengetsu

otagaki rentsengu

la hutte de et par Rengetsu, (c) Rengetsu et Bachman Eckenstein

Rengetsu a peint cette hutte, associé aux maisons de thé de la région de Kyoto où elle venait se reposer des  demandes incessantes qu’elle recevait. Est-ce là qu’elle venait travailler la terre des potiers, calligraphier et être dans ses moments de paix ? Rengetsu est une de celles qui ont aimé s’isoler pour donner le meilleurs de soi, contemplation et tranquillité, apaisement.

Le temps qui s’assouplit cesse d’être tendu, la nature toujours à portée de main et le silence. La matière même de ce qui est la nature, les lumières profondes et la calme sérénité des rencontres. Je pense au film de Naomi Kawase,  “Moe no suzaku” où l’on voit cette sérénité apparente et la bienveillance dans les relations.
four hutsPeut être, ce même gout pour le cru (comme opposé au cuit) que les japonais aiment tant, ces bols soumis à la pression de l’écroulement contre le feu ou comme taillés dans la roche sont la plus belle expression de cet état d’instabilité dont la cérémonie du thé veut approcher, allusivement.
Jardins qui sont un chant minéral toujours proche de la résorption, ordre qui est comme un renoncement à la luxuriance et ce goût pour les mousses et les sous-bois, charme de l’ombre qui oblige à ne pas prématurément s’enflammer dans trop de lumière, à aimer dans une intensité profonde et non démonstrative, proche d’un sentiment concentré.

Tout cela sous un fard et une élégance qui n’est pas le cru, qui n’est peut être que l’allusion au désir de beau qui ne peut pas être atteint, renoncement de celui qui ne voit de loin et se tait pour le gouter, elle fait partie de ces excentriques à qui la hutte suffit.

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